TROUBLES DU RYTHME CARDIAQUE FŒTAL
bradycardie fœtale
Fréquence cardiaque en-dessous de 100 batt/min

Professeur Jean-Claude FOURON
Unité de cardiologie fœtale, Hôpital Sainte Justine, Montréal Québec

Les bradycardies fœtales peuvent être classées en fonction de leur mécanisme.

1°) BRADYCARDIE SINUSALE :

  • D'origine extrinsèque (non cardiaque): Il faut inclure dans ce groupe les ralentissements cardiaques transitoires fréquemment observés chez des fœtus normaux et mis sur le compte d'une stimulation vagale. Une bradycardie sinusale persistante est plus rare et peut être due soit à une hypoxie décompensée avec acidose ou exceptionnellement à des atteintes du système nerveux central ou à des troubles endocriniens ou métaboliques.
  • Liée à des anomalies intrinsèques du sinus: Ces bradycardies se présentent soit en association avec certaines malformations cardiaques (canal atrio-ventriculaire, absence de veine cave supérieure droite…) soit dans le contexte d'un syndrome génétique tel que le syndrome du QT-long.

2) BIGÉMINISME AURICULAIRE BLOQUÉ.

Il s'agit d'une bradycardie ventriculaire régulière à classer dans le grand groupe des extrasystoles auriculaires. Cette bradycardie est assez fréquente. Non identifiée, elle peut générer à tort inquiétude et décision précipitée. Elle est pourtant habituellement bénigne et de résolution spontanée.

3) BLOC ATRIO-VENTRICULAIRE.

a) Bloc du 2ème degré (bloc AV intermittent). Cette condition est rare. Elle correspond souvent à un stade évolutif menant à un bloc complet. Le diagnostic peut être soupçonné en observant que les intervalles VV (contractions ventriculaires) sont variables.

b) Bloc AV complet (3ème degré).

  • Maladies auto-immunes.
    Près de la moitié des blocs intra-utérins sont causés par le passage trans-placentaire d'anticorps maternels aux protéines SSA/Ro et SSB/La. Ces anticorps se fixent au myocarde fœtal et plus particulièrement au système de conduction.
  • Malformations cardiaques congénitales.
    L'autre moitié des blocs atrio-ventriculaires congénitaux sont associés à des malformations cardiaques. Dans presque 60% des cas il s'agit d'hétérotaxie, plus rarement de discordance atrio-ventriculaire ou d'un syndrome du QT-long. L'association d'un bloc complet à une malformation cardiaque assombrit le pronostic.